Accueil International Un mois après la mort de Nasrallah : Le Hezbollah élit cheikh Naïm Kassem comme nouveau secrétaire général

Un mois après la mort de Nasrallah : Le Hezbollah élit cheikh Naïm Kassem comme nouveau secrétaire général

 

• Parlant français et anglais, né en 1953 à Beyrouth dans une famille originaire de Kfar Fila, près de Nabatiyé au Liban-Sud, il a suivi des études de chimie et travaillé comme enseignant avant de rejoindre les rangs du parti chiite à sa création en 1982.
• Le nouveau chef du parti pro-Téhéran va « renforcer la résistance », selon le président iranien.

SYNTHÈSE – Le Hezbollah a annoncé hier avoir élu le cheikh Naïm Kassem à la tête du parti chiite. Naïm Kassem succède ainsi à Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre 2024 par l’entité sioniste dans une frappe sur la banlieue-sud de Beyrouth.

« Le conseil de la choura du Hezbollah a élu le cheikh Naïm Kassem nouveau secrétaire général du Hezbollah. Nous demandons à Dieu de l’aider dans sa mission dans la direction du parti et de sa résistance. Nous promettons à notre martyr, sayyed Hassan Nasrallah, aux combattants de la résistance islamique et à notre peuple résistant à travailler ensemble pour réaliser les objectifs du Hezbollah et garder vive la flamme de la résistance », indique un communiqué du parti chiite.

Parlant français et anglais, né en 1953 à Beyrouth dans une famille originaire de Kfar Fila, près de Nabatiyé au Liban-Sud, Naïm Kassem a suivi des études de chimie et travaillé comme enseignant avant de rejoindre les rangs du Hezbollah à sa création en 1982. Il a également été un disciple de l’éminent ayatollah chiite libanais Mohammad Hussein Fadlallah, qu’il qualifie de parrain spirituel du Hezbollah (même si Fadlallah maintenait une relation ambiguë avec la formation).

Il est nommé secrétaire général adjoint du parti chiite en 1991, dirigé à l’époque par Abbas Moussaoui, poste qu’il occupait encore jusqu’à sa désignation hier à la tête du Hezbollah. En 1992, Moussaoui est assassiné par l’entité sioniste, et c’est Hassan Nasrallah, alors président du conseil exécutif, qui lui succède.

Le président du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, était pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah, avant d’être tué dans une frappe sioniste massive sur la banlieue-sud, dans la nuit du 3 au 4 octobre.

Discours au ton sobre

Marié et père de six enfants, le nouveau chef du Hezbollah a publié de nombreux livres d’éducation religieuse ainsi que des essais sur la politique, selon son site officiel. Il possède un réseau d’écoles principalement fréquentées par sa communauté, assistant chaque année aux cérémonies de remises de diplômes. Avant de fonder le Hezbollah, Naïm Kassem avait rallié les rangs de l’autre grand mouvement chiite, Amal.

Tandis que les frappes sionistes pleuvaient implacablement sur les fiefs du Hezbollah, faisant des milliers de morts, il s’est adressé aux sionistes à la mi-octobre. «La solution » qui permettrait le retour chez eux des habitants du nord de l’entité sioniste, déplacés par les tirs du Hezbollah depuis un an, était «un cessez-le-feu», avait-il dit, menaçant, sinon, de frapper «partout» dans l’entité sioniste.

Fin septembre, une semaine avant l’assassinat de Hassan Nasrallah, il participait aux funérailles du «grand commandant» Ibrahim Aqil, autrefois à la tête de la force d’élite du Hezbollah. «Les menaces ne nous arrêteront pas: nous sommes prêts à tous les scénarios militaires» face à l’entité sioniste, tonnait-il alors.

Moins charismatique que Hassan Nasrallah, Naïm Kassem favorise des discours au ton sobre, lus en arabe classique, contrairement à l’ancien chef du Hezbollah, qui s’exprimait face à la caméra, dans des diatribes enflammées en dialecte libanais, parfois ponctuées d’ironie mordante.

La nomination hier de Naïm Kassem à la tête du Hezbollah va «renforcer la résistance» face à l’entité sioniste, a estimé le président iranien, Massoud Pezeshkian, cité par l’AFP.

«Je suis convaincu que la présence d’une personnalité brillante comme la vôtre, à la tête du mouvement (…) conduira à renforcer la détermination de la résistance » face à l’entité sioniste, a déclaré dans un communiqué Massoud Pezeshkian à l’adresse du nouveau chef du parti chiite, disant espérer «la paix, la tranquillité et la sécurité à Gaza, au Liban et dans l’ensemble de la région».

«Une nomination temporaire…», menace Yoav Gallan sur X

Quelques heures à peine après l’élection de Naïm Kassem comme secrétaire général du Hezbollah, un mois après l’assassinat de son prédécesseur Hassan Nasrallah, le ministre sioniste de la Défense, Yoav Gallant, a publié sa photo sur son compte X, avec le message suivant : «Une nomination temporaire… pas pour longtemps».

Cette énigmatique phrase sonne comme une menace de mort à l’encontre du nouveau chef du parti chiite, engagé dans une guerre contre l’entité sioniste depuis le 8 octobre 2023.

Le tweet de Yoav Gallant a suivi celui d’Eli Cohen, ministre sioniste de l’Energie, qui, dans la même veine, déclarait que «toute personne à la tête (de ce) parti risque d’être la cible d’un assassinat». Ces propos ont été relayés dans les médias sionistes et repris par leurs confrères libanais.

Depuis le 8 octobre 2023, l’entité sioniste a assassiné un très grand nombre de responsables militaires du parti, poursuit ses bombardements quotidiens dans plusieurs régions libanaises, et a entamé une offensive terrestre au Liban-Sud qui n’a pas réussi à empêcher les attaques quotidiennes menées par l’aile militaire du Hezbollah contre le nord sioniste, avec des missiles et des drones.

Depuis la récente escalade sioniste, il n’est plus apparu en public. Il s’est contenté de prononcer trois allocutions pré-enregistrées et diffusées par la chaîne Al-Manar du Hezbollah, affirmant dans chacune d’elles que les partisans du Hezbollah sont «les fils de Nasrallah».

La Presse de Tunisie avec agences et médias

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